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LA VOIE DU PEUPLE

7 juin 2017

CÔTE D'IVOIRE: DECLARATION DU FORSCI SUITE A LA TUERIE DES AGENTS DES POMPES FUNÈBRES A ARRAH

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Le samedi 27 mai 2017, six (6) porteurs de la société privée de pompes funèbres SIPOFU, de retour d’un transfert de corps, à Andé, à l’Est de la Côte-d’Ivoire, ont été pris pour cibles et exécutés par des gendarmes, alors qu’ils étaient immobilisés et couchés au sol, en pleine ville et en pleine journée à Arrah. Tous les témoignages obtenus, notamment celui du rescapé de la tuerie recueilli par les dirigeants de la SIPOFU, concourent à montrer que ces homicides s’apparentent à une exécution sommaire, extrajudiciaire, voire un assassinat.

Cette tragédie intervient au moment même où les agents des pompes funèbres exerçant dans le district d'Abidjan font l'objet, depuis un certain temps de harcèlements, d'intimidation et de persécutions de toutes sortes de la part d’IVOSEP. En effet, cette société privée de pompes funèbres cherche curieusement, dans une économie libérale, à s’arroger le droit exclusif du traitement, de la conservation et du transfèrement des dépouilles dans le District d'Abidjan. IVOSEP agit ainsi au mépris des recommandations de la Commission nationale de Régulation de la Concurrence et de la Lutte contre la Vie Chère (CCLVCI) et dans le silence des autorités gouvernementales. C'est dans ce contexte de bataille juridique et diplomatique que survient en leur sein une tragédie qui a mis la nation toute entière en émoi. Ces tueries tendent à corroborer la thèse d'une insécurité généralisée dans notre pays, les populations ayant la forte impression que les forces de l'ordre dont la mission régalienne consiste à veiller sur la sécurité des personnes et des biens sont devenues, par leur manque de rigueur et de professionnalisme source d'inquiétude pour la population. Face à cette nouvelle tragédie, le Forum des Organisations de la Société Civile Ivoirienne (FORSCI) :
- Présente ses sincères condoléances aux familles des victimes de cette tragédie, aux responsables de la SIPOFU et à toute la corporation des pompes funèbres ;
- Condamne ces tueries odieuses qui heurtent la conscience humaine ;
- Exige une enquête indépendante pour situer les responsabilités ;
- Invite le Gouvernement dans sa politique de lutte contre l’impunité et sur le mode recrutement des forces de l’ordre, à faire preuve d’une grande rigueur.
Enfin le FORSCI se réserve le droit de se constituer partie civile dans les poursuites judiciaires liées à cette affaire.

Fait à Abidjan le 06 Juin 2017
Pour le FORSCI
Pulchérie GBALET
Présidente

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17 mai 2017

Côte d'Ivoire: Déclaration du FORSCI suite aux pertes en vies humaines causées par la mutinerie

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    Avec l'éclatement de la rébellion de 2002, la population civile a payé le plus lourd tribut des différents conflits armés qui ont endeuillé le pays. Depuis cette rébellion, des attaques de tous genres sont perpétrés au mépris du Droit international humanitaire. C'est le cas, dans un passé récent, des massacres de Guitrozon, de Petit Duékoué, du génocide Wê du 28 mars 2011 à Duékoué, qui demeurent des souvenirs très douloureux. Au moment nous pensions être dans une relative accalmie, voilà qu'une mutinerie éclate au sein de notre armée du fait du non-paiement de primes à certains soldats. 

 

    Dans le souci de préserver la paix sociale déjà fragile, le Forum des Organisations de la Société civile de Côte d’Ivoire (FORSCI) exhorte les parties belligérantes à veiller scrupuleusement à la protection des civils. Car après quatre jours de soulèvements, le FORSCI dénombre, hélas comme dommages collatéraux, des pertes en vies humaines.

 

    Comme constat désolant et très alarmant, le FORSCI note, entre autres victimes, les décès de Siriki COULIBALY, machiniste à la compagnie CTE, abattu par des hommes armés entre Bouaflé et Daloa, et celui du Dr Docteur N'GUESSAN qui vient  de convoler en justes noces, il y a une semaine à peine !

 

    Face à une telle situation, Le FORSCI :

-         Présente ses sincères condoléances à toutes les familles éplorées ;

-         Condamne ces violations des droits humains ;

-         Exige le respect de règles internationales qui limitent les conséquences des conflits armés sur les populations et leurs biens, et qui protègent certains groupes de personnes particulièrement vulnérables ;

-         Invite toutes les parties en conflit à un dialogue franc et sincère en vue de la préservation du climat social.

 

        Fait à Abidjan le 15 mai 2017

 

Pour le FORSCI

            GBALET Pulchérie

Présidente

 

9 mai 2017

CÔTE D'IVOIRE: DÉCLARATION DU FORSCI SUITE À LA PROCHAINE HAUSSE DES TARIFS DE L'ELECTRICITÉ

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Malgré les promesses récurrentes du gouvernement ivoirien de lutter contre la pauvreté et en dépit d'un taux de croissance avoisinant les deux chiffres pompeusement brandi, plus de la moitié des ivoiriens ploient sous le poids de la misère et vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et pendant ce temps, les prix sur les marchés, eux n’attendent. Ils grimpent évoluent à une vitesse exponentielle.

Le constat est on ne peut plus alarmant:

Le prix de la viande de bœuf se négocie aujourd’hui à 2200 FCFA le Kg avec les os et 2500 FCFA sans les os, quand le poulet se présente aujourd’hui comme une nourriture de luxe à un prix minimum de 3000 FCFA. Outre le Riz dont le pays reste dépendant de l’extérieur, les produits vivriers et maraichers connaissent eux aussi une flambée quotidienne sur les marchés du fait principalement des forces de l’ordre qui ont fait du racket un mode de travail. Le coût de l’électricité, pourtant exporté par la Côte d’Ivoire vers le Burkina Faso et le Ghana, vient d’être rehaussé avec la résiliation de la subvention de l’Etat sur les compteurs de 5 ampères.

Depuis environ 2 ans, les ivoiriens paient le KW/H à 65 FCFA au lieu de 35 FCFA, sans oublier les coupures intempestives qui non seulement endommagent les appareils mais ne changent pas les factures qui restent toujours élevées.

Contre toute attente, nous apprenons par médias interposés l'annonce d'une prochaine augmentation des tarifs de l'électricité.

Le FORSCI marque son indignation et réfute catégoriquement cette énième augmentation des tarifs de l'électricité qui sonne comme un coup d'assommoir à la  population ivoirienne devenue de plus en plus pauvre à cause de la cherté de la vie.

Au regard de la gravité de la situation, Le FORSCI appelle l'ensemble des forces vives de la nation en dehors de toute considération politique ethnique ou religieuse (car la pauvreté n’a ni camp ni de clan), à se dresser comme un seul homme pour faire barrage à cette augmentation inique, cynique et unilatérale du groupe AXA , nouveau propriétaire de la CIE ( Compagnie Ivoirienne de l'Electricité), au mépris des droits élémentaires des consommateurs.

Nous demandons par ailleurs à la population de rester à l'écoute car nous ne pouvons pas accepter cette énième augmentation.

Le FORSCI, la Voie du Peuple

Fait à Abidjan le, 21 avril 20

 

La Présidente

Pulchérie GBALET

9 mai 2017

CÔTE D'IVOIRE: CONFERENCE DE PRESSE POUR LE LANCEMENT DU FORUM DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE (FORSCI)

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Messieurs......

Messieurs......

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Chers amis et partenaires de la Presse ;

 

  1. 1.     CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA NAISSANCE DU FORSCI.

Depuis le 24 Décembre 1999, la Côte d’Ivoire notre pays traverse d'incessantes crises institutionnelles, politiques et militaires ; lesquelles crises ont fini par la plonger dans une instabilité chronique. Ce qui, à n'en point douter, a négativement impacté les différents compartiments de la vie politique, économique et sociale, et par conséquent la vie de tous les citoyens.

L'illustration la plus perceptible et tangible est l'incivisme aggravé, l'impunité sous toutes ces ses formes, l'opacité manifeste dans le mode de passation des marchés publiques, la paupérisation généralisée due à la cherté de la vie, la prévarication et l'indice quasi invariable de la courbe de corruption, l’insécurité sous toutes ses formes, les agressions à ciel ouvert des groupes de personnes qui se surnomment eux-mêmes « les microbes », créant ainsi, un déficit de confiance entre le citoyen lambda et les pouvoirs publics.

Face à l'accumulation de diverses frustrations qui mettent en mal la cohésion nationale, la société civile est restée timorée, inopérante. Elle n'a eu à intervenir que de façon épisodique et sporadique. Ce qui n’est pas normal car c’est le peuple qui paye le lourd tribu de ce sombre tableau.

C'est dans ce contexte que s'inscrit la création de cette nouvelle plateforme de la société civile.

Le Forum des organisations de la société civile ivoirienne, en abrégé FORSCI, se propose d'être une société civile responsable, le porte-voix du peuple, celui qui répond à ses attentes et qui défend valablement ses droits en même temps que ses devoirs. Car la démocratie, comme projet sans cesse à construire, implique la protection des citoyens car la vie est le bien le plus précieux de tous les biens, la liberté d’opinion, le respect des droits des minorités, la confrontation pacifique des intérêts et donc la liberté d’organisation, l’État de droit, la responsabilité des gouvernants, etc.

Cela suppose pouvoirs et contre-pouvoirs, donc un espace libre, celui de la société civile forte, indépendante du pouvoir de l’État et de tout autre pouvoir pouvant compromettre ses droits.

L’édification de cette société civile digne de ce nom dans notre pays est donc au cœur de tout processus de démocratisation. Il est donc nécessaire de la créer et la maintenir dans le débat sociopolitique, non pas comme un parti d’opposition, ce qui l'éloignerait de son rôle premier, mais un partenaire pour être au fait des réalités du peuple en vue de donner des orientations aux gouvernants de façon efficace et durable.

Le FORSCI se propose donc d’être la conscience du peuple pour rappeler à l’ordre tous ceux qui porteront atteinte aux intérêts du peuple, mais aussi pour former le peuple à la reconnaissance de ces droits et à agir de façon responsable face à tout ce qui menace sa quiétude et sa vie.

Le FORSCI se propose donc la conscience du peuple pour rappeler à l’ordre tous ceux qui porteront atteinte aux intérêts du peuple, mais aussi pour former le peuple à la reconnaissance de ces droits et à agir de façon responsable face à tout ce qui menace sa quiétude et sa vie

  1. 2.     OBJECTIFS DE NOTRE FORUM.

Le FORSCI a pour objectifs principaux de :

ü Contribuer au renforcement du dialogue social et de la démocratie ;

ü Constituer un cadre d’échange, de concertation et de mutualisation des énergies des organisations de la société civile;

ü Assister les organisations de la société civile dans le cadre du renforcement des capacités et de leurs expertises sectorielles ou thématiques ;

ü Mener des actions de sensibilisation, de lobbying et de monitoring dans la mise en œuvre des politiques publiques ;

ü Réunir les conditions de formation sur les droits de l’homme en général ;

ü Participer à l’élaboration des politiques publiques ainsi qu’à leur suivi et évaluation ;

ü Coordonner la mise en œuvre des actions de contrôle citoyen de l’action publique aux niveaux sectoriels ;

ü Favoriser l’échange d’expériences et les bonnes pratiques en matière de gouvernance des OSC ;

ü Favoriser la coopération et le partenariat entre les OSC nationales et leurs homologues au niveau  sous régional et international sur des questions spécifiques qui requièrent une approche transfrontalière ;

ü Promouvoir le partenariat entre les OSC nationales et les Partenaires Techniques et Financiers.

 

  1. 3.     DOMAINES DES ACTIONS A MENER PAR LE FORSCI.

 

3.1/ Au plan civique et moral :

En plus de la dégradation morale de la société qui n’est plus à présenter, des questions d’éducation fondamentales méritent qu’on s’y attarde, car elles sont la base de la stabilité sociale, notamment l’incivisme caractérisé, l’impunité et la mauvaise gouvernance.

L'INCIVISME COMME FACTEUR ENDOGÈNE DES CRISES IVOIRIENNES

Qu'est-ce que l'incivisme ?

Le civisme, selon le dictionnaire Larousse (1990), désigne : «le respect du citoyen de la collectivité dans laquelle il vit, et ses conventions, dont notamment sa loi» Sous un autre angle, ce terme qui s’applique au respect de la « chose publique » et à l’affirmation personnelle, relève du respect d’autrui dans le cadre des rapports privés. A partir de cela, le civisme va désigner le respect, l’attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la collectivité dans laquelle il vit.

Si la définition traditionnelle de civilité renvoie à l’observation des convenances, bonnes manières en usage dans un pays, l’incivisme est l’absence ou le manque de civisme, un manque de respect pour la chose publique, ses représentants et ses représentations symboliques. C’est aussi l’état de ce qui concerne le mauvais citoyen dans son rôle dans la vie publique. Enfin, le citoyen incivique est aussi un individu qui n’est pas dévoué envers la collectivité et l’Etat. De manière spécifique, la notion d’«incivisme» se rapporte à des comportements irrévérencieux mettant à mal l’ordre social.

Lorsqu’une Nation se trouve à un tournant critique de son histoire, elle doit avec sérénité réunir ses filles et ses fils, pour se concerter et trouver une solution à ce qui constitue pour elle, un défi majeur pour la démocratie et le progrès économique, social et culturel qui ne peuvent se conjuguer avec l’incivisme.

L’incivisme, tout le monde en parle ; il est devenu le lot quotidien des ivoiriens. Que ce soit au niveau de la salubrité, du système scolaire, de la jeunesse et de la société ivoirienne en général, nous assistons à un incivisme aggravé. L'interdiction faite à un enseignant de sanctionner ou crier sur un élève a favorisé l'anarchie dans les établissements scolaires. Aujourd'hui, ce sont les élèves eux-mêmes qui décident de la date de leurs différents congés et vacances !!!

C'est ce laxisme et cette permissivité qui ont favorisé le phénomène des "microbes" une délinquance juvénile, prototype d'un incivisme inqualifiable. Néanmoins, avant d’exiger fort légitimement, que l’école assume sa part de mission d’éducation, les parents que nous sommes doivent préparer l’enfant à recevoir l’éducation scolaire. L’école, c’est d’abord un cadre de formation à la vie professionnelle avant d’être un cadre de formation à la vie civique et civile. La famille est le cadre par excellence, où se forgent les vertus de l’intégrité, de l’honneur, du courage, du respect de soi-même et des autres.

Sur le plan économique, l’éthique est reléguée aux calendes grecques .Le Refus de payer les impôts et autres taxes ou quand les uns et les autres veulent le faire c’est en minimisant le montant. Car aujourd’hui, le rêve de tout ivoirien est de s’enrichir à tous les prix, faisant ainsi le lit de la corruption généralisée.

Sur le plan du sanitaire public, l’on note des réticences face aux campagnes d’hygiène et de salubrité publique. Combien de fois n’avons-nous pas vu un ivoirien jeter ses ordures ménagères hors des poubelles ? ou encore des nuisances sonores diurnes et nocturnes de tout genre ?

Sur la route, les klaxons intempestifs, le non-respect du code, l'usage du téléphone au volant, la conduite sans permis de conduire, sont autant d'actes d'incivisme qui nous ont conduit subrepticement à cette situation alarmante certes, mais pas désespérée que nous connaissons aujourd’hui.

Le comble dans tout cela est que, tout se fait dans une impunité quasi généralisée.

 

L'IMPUNITÉ

Comme nous pouvons le constater tous, l'incivisme lorsqu'il n'est pas sanctionné engendre l'impunité.

L’impunité est l'absence de sanction, de punition, de châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer d'être mis en cause pour les fautes qu'il a commises, d'échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à son arrestation. Dans un tel cas de figure, la volonté politique des autorités est fondamentale. L’organisation de la lutte contre l’impunité doit être conçue par elles comme « un projet politique en ce qu’elle concerne le passé mais aussi détermine l’avenir ».

Ces dernières années, dans le souci de rendre la justice opérationnelle et crédible après la grave crise post-électorale que nous avons connue,  les autorités ivoiriennes ont décidé de sanctionner tous les auteurs de crimes graves, de crimes de guerre et crime contre l'humanité. Pour ce faire, le gouvernement avait mis en place deux(2) commissions d'enquête : la CNE (la commission nationale d'enquête) dirigée par Madame Colette Badjo qui a enquêté sur la période allant du 31 octobre 2010 au 15 mai 2011 et la CDVR (commission dialogue, vérité et réconciliation) dirigée par l'ancien premier ministre Charles Konan Banny. Cette dernière a enquêté sur la période allant de 1990 à 2011.

Il ressort des enquêtes de la CNE qu'il y a eu 1452 cas de violation à la vie imputables aux forces pro-Gbagbo et 727 cas aux Frci (forces pro- Ouattara).la CDVR a elle aussi fait part de cas de violations graves d'atteinte aux droits de l'homme.

La conclusion que nous pouvons tirer de ces enquêtes, est qu'il y a eu tueries dans les deux camps. Ce qui revient à dire que la responsabilité est partagée. La lutte contre l'impunité voudrait qu'on poursuive tous les auteurs clairement identifiés par les différentes commissions, quel que soit leur camp. Malheureusement, les grosses attentes placées en notre justice n'ont pas été à la hauteur de nos espérances. Jusque-là, on ne fait que mener la politique d'une justice à double vitesse, sanctionnant un camp et ménageant l'autre. Ce qui fait de notre justice une justice sélective, parfois même aux ordres. Plusieurs détenus dont les dossiers sont en souffrance depuis près de 5 ans sont en attente de jugement.

L'Ivoirien lambda, au regard de ce qui se passe, n'a plus confiance en sa justice.

Le concept de tolérance Zéro prôné contre le grand banditisme est devenu un simple slogan. Malgré la présence du CCDO dans les points stratégiques de la ville d'Abidjan, « les microbes » agissent en toute sérénité, troublant quotidiennement la quiétude des populations. Ces enfants, armés d’armes blanches et parfois d’armes à feu, s’en prennent à des quartiers entiers, dépouillant et tuant à leur passage d’honnêtes citoyens, pris au piège, dans leurs funestes opérations. Et cela n’émeut personne, car aucune mesure de sécurité ni aucune enquête n’est menée à l’effet d’endiguer ce fléau.

Les problèmes d'insécurité, de racket et de corruption continuent malheureusement de miner la vie sociale et l'économie.

Des mesures importantes doivent être prises par l'ensemble du gouvernement, et en particulier par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et le ministre délégué à la défense pour faire en sorte que tous les actes répréhensibles qui sont constatés et posés par les personnels de ces grands ministères, soient sanctionnés. Les mesures prises jusque-là, se sont avérées improductives. Quelles seront les prochaines mesures et dans quel délai devront-elles produire des effets sur le terrain ? Nul ne le sait

Les différentes mutineries qui se sont succédées ces derniers temps sans que les auteurs de défiance à l'autorité de l'état n'en soient inquiétés renfoncent  davantage cette culture de l'impunité, qui à notre sens est restée un vœu pieux.

Le non-respect de la légalité produit des atteintes aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que des régimes oppressifs et des conflits. La LUTTE CONTRE L'IMPUNITÉ constituera notre cheval de bataille. C'est pourquoi nous souscrivons à la Déclaration Universelle des droits de l'homme, sur l’état de droit au niveau national, afin que tout manquement en matière d'atteintes flagrantes aux droits de l’homme ne reste pas impuni.

 

Par ailleurs, nous condamnons avec la dernière énergie l’intervention des forces de police sur les campus universitaires. Les organisations de défense des droits de l’homme disent qu’il y a eu viol d’étudiantes commis par ces forces de police, alors que le Gouvernement affirme le contraire mais ne commet aucune commission d’enquête afin d’établir la vérité.

 

3.2/ Au plan socioéconomique :

Au plan socioéconomique, les dernières augmentations du prix de l’eau et surtout celui de l’électricité, venant ainsi s’ajouter à la flambée généralisée du prix des denrées de première nécessité, font de la Côte d’Ivoire un pays de plus en plus tyrannique. L’augmentation des salaires ne suivant pas celle des prix des produits de première nécessité.

Comme si cela ne suffisait pas, les populations subissent de fréquentes coupures, non seulement d’eau, mais aussi et surtout d’électricité, susceptibles de détériorer leurs appareils électroménagers.

A qui profite ces augmentations anarchiques et généralisées du prix de tous les biens et services ?

Certainement pas au peuple qui en est victime ! Après les élections les politiciens oublient toutes leurs promesses électorales et se transforment en bourreaux. Nous disons que nous ne voulons plus être instrumentalisés et nous y travaillerons !

Que dire de la flambée des prix des loyers ?

Le Gouvernement assiste impuissant au diktat des propriétaires de bâtiments qui fixent des loyers au gré de leur humeurs et besoins, rendant ainsi difficile l’accès au logement. Le programme de logements sociaux sensés soulager les populations piétine, par la faute du Gouvernement qui a non seulement attribuer des marchés à des sociétés qui n’ont pas toutes les compétences requises, mais le gouvernement lui-même ne respecte pas sa part de responsabilité. Certains promoteurs immobiliers sérieux ont fini des tranches de maisons mais le Gouvernement tarde à réaliser les VRD, rendant ces cités inhabitables.

Un autre problème crucial, est celui de l’emploi.

La rareté de l’emploi qui crée un chômage rampant au niveau des jeunes diplômés dont le nombre ne cesse de croître de jour en jour, constitue une menace pour la stabilité et le développement durable de la Côte d’Ivoire. Cette menace est d’autant plus grande que l’organisation des concours d’entrée à la Fonction Publique n’est plus systématique comme auparavant, alors que chaque année, de nombreux diplômés sortis des grandes écoles et des universités, viennent agrandir le lot de ceux qui existent déjà.

Et jusqu’à ce jour, l’Etat n’a pas encore trouvé de mesures palliatives pour résorber ou pour faire résorber ce chômage grandissant. La question de l’emploi reste donc entière, d’autant plus les différentes crises ont engendré la fermeture de plusieurs entreprises, tandis que certaines ont procédé à licenciement collectifs.

Dans le même sens, les rares chantiers qui se créent, sont octroyés aux entrepreneurs non nationaux employant eux aussi des salariés non nationaux, au détriment des ivoiriens.

 

Par ailleurs, au nom de la politique de réinsertion et du rattrapage, des recrutements massifs sont toujours opérés sans concours dans toute l’Administration Publique, notamment dans les établissements pénitentiaires, la police nationale, les eaux et forêts, la douane et les autres régies financières.

 

Le constat général est qu’il existe un problème de gouvernance généralisé.

LA BONNE GOUVERNANCE, UNE NECESSITE

Dans le cadre d’un environnement politique et institutionnel respectueux des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’État de droit, la bonne gestion des affaires publiques se définit comme la gestion transparente et responsable des ressources humaines, naturelles, économiques et financières en vue du développement équitable et durable. Elle implique des procédures de prise de décision claires au niveau des pouvoirs publics, des institutions transparentes et soumises à l’obligation de rendre compte, la primauté du droit dans la gestion et la répartition des ressources, et le renforcement des capacités pour l’élaboration et la mise en œuvre de mesures visant en particulier la prévention et la lutte contre la corruption. C'est ce qu'on appelle la " bonne gouvernance ". Elle suppose une vision décentrée du pouvoir.

Certes des progrès ont été accomplis en matière de bonne gouvernance, mais beaucoup reste à faire.

En Côte-d'Ivoire, en plus de l'inspection générale, nous avons une Haute Autorité pour la Bonne gouvernance. Malheureusement la communication n'est pas assez faite sur cette structure étatique, afin que la puisse être suffisamment éclairée sur ses prérogatives. Le constat que nous dégageons est que le pouvoir n'est pas suffisamment décentralisé. Ce qui rend la gestion des affaires opaques. Comme exemple patent, nous pourrons citer le mode d'attribution ou de passation des marchés. La logique voudrait que l'État favorise la concurrence par un appel d'offre. Ces derniers temps, les marchés attribués par l'État à des soumissionnaires ont été faits de gré à gré. Dans l’entendement populaire, un marché passé par entente directe communément appelé marché de gré à gré cache souvent une nébuleuse. Les marchés par entente directe ne favorisent pas la concurrence entre les soumissionnaires et certains en profitent pour enrichir des proches ou des amis. Et pourtant, il existe une autorité de régulation des marchés publics.

Le concept de bonne gouvernance suppose par ailleurs une redistribution équitable des richesses. Malgré une croissance à deux chiffres, les populations ne ressentent pas les fruits de la croissance. Car l'argent manque cruellement. Et on nous offre la rhétorique selon laquelle l'argent se fait rare parce qu'il <<travaille>>. Selon une étude gouvernementale, le niveau de pauvreté reste toujours élevé surtout en zone rurale où il est proche de 60% contre 35% en zone urbaine. La réduction du prix des produits agricoles en l'occurrence celui du cacao qui est passé de 1100 à 700f aujourd'hui, la baisse drastique du kg de l'hévéa accentuent la paupérisation de la masse. La Bonne gouvernance implique une saine politique de planification et développement afin que chaque citoyen bénéficie véritablement des fruits de la croissance.

Il n'existe pas jusqu'à présent de forces sociales suffisamment structurées, capables de contraindre les pouvoirs publiques à inventer les piliers d'un minimum de politique sociale alternative. C'est ce à quoi va s'atteler le FORSCI.

 

3.3/ Au plan politique :

Là aussi, il y a beaucoup à dire, mais nous allons nous en tenir à l’essentiel, notamment la réconciliation nationale. 2020 n’est pas loin et pourtant de graves atteintes aux libertés continuent de plomber la réconciliation nationale qui est beaucoup plus un slogan qu’autre chose.

Réconcilier, c'est rétablir des relations amicales entre des personnes brouillées par des différends. En somme, on réconcilie deux ou plusieurs parties. La question de la réconciliation est donc aussi une question d’inclusion et de justice. Il convient d’évaluer les forces en présence et les conditions de justice sans volonté d’exclusion car, la résolution d'un conflit ne saurait être envisagée en dehors du conflit lui-même : sa nature, ses causes, les personnes qui le vivent, le contexte dans lequel il se déroule.

En Côte-d'Ivoire, le processus de réconciliation est grippée. Car c'est à un seul camp qu'on attribue tous les crimes. Une grave crise post-électorale a opposé deux forces belligérantes: Les forces rebelles devenues FRCI se réclamant proches de M. Alassane Ouattara et les forces gouvernementales fidèles à M. Gbagbo Laurent. Au sortir de ce conflit militaro-politique, il est  dénombré officiellement trois milles (3000) morts de part et d'autre. Paradoxalement, il n'y a qu'un seul camp qui est voué aux gémonies. Plusieurs ivoiriens croupissent dans nos différentes prisons qui sont devenues de véritables mouroirs. Certains ont été déjà jugés, d'autres en attente de jugement depuis plus de 5 ans. Ce qui n’est pas normal. Et pourtant, lors de son discours du 1er mai dernier, le Président de la République lui-même a affirmé qu’il n’existe plus de prisonniers politiques en Côte-d’Ivoire. C’est très inquiétant venant de lui, car il est en principe le garant de la justice et de la sécurité du peuple. Si nous refusons de regarder la vérité en face comment arriverons-nous à résoudre les problèmes à la racine ?

Nous déplorons la détention prolongée d'un responsable de la société civile pour ses opinions. Il s'agit du Camarade Douyou Nicaise, connu sous le nom de Samba David. Que justice lui soit rendue après des années de détention préventive !!!

Si l’on doit entendre ici par justice le fait d’infliger une sanction légale à tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles contre un individu ou contre la société, pendant une période déterminée, cela paraît difficilement envisageable. Il s’agit d’une simple question de réalisme: le pouvoir d’Abidjan peut-il vraiment conduire devant la justice ceux-là même qui l’ont porté à la présidence de façon effective, et surtout sur qui repose encore en majeure partie la sécurité du pays ?

Sans remettre en cause la culpabilité des personnalités politiques et militaires proches de Gbagbo qui sont aux arrêts, il est toutefois permis de s’interroger sur la solidité des bases de la Réconciliation lorsque dans le même temps les principaux responsables politiques et militaires des FRCI, dont certains frappés officiellement par des sanctions internationales, sont nommés à de hautes fonctions au sein de la République. Une chose est certaine : La Réconciliation est en panne en Côte-d'Ivoire et c'est à juste titre que la justice ivoirienne est qualifiée de justice des vainqueurs. Dans un rapport remis au président ivoirien en août 2012, la CNE (La Commission Nationale d'enquête) a indexé des responsables de crimes graves commis pendant la crise, même chez ceux qui ont combattu de son côté. Lors d’une conférence de presse quelques jours avant le verdict des assises relatives à la crise post- électorale, le chef de l’Etat a renouvelé sa promesse qu’il n’y aurait pas d’exception et que tous les noms figurant dans ce rapport « devront répondre devant la justice » , ajoutant que « les interrogatoires ont d’ailleurs commencé » . Jusque-là pas d'évolution majeure.

Et quand d’aucuns plaident pour leur mise en liberté des prisonniers politiques, cette réplique est faite immédiatement : « réconciliation d’accord, mais pas d’impunité », pendant que les personnes de l’autre camp, dont la responsabilité a été aussi établie, sont en totale liberté.

Pourquoi cette impunité ? Cette situation n’est-elle pas de nature à renforcer dans la conscience collective, l’idée de justice des vainqueurs et à compromettre la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale ?

La paix ne signifie pas l'absence de guerre. La paix c'est la concorde civile, la tranquillité intérieure qui existe entre les familles et les personnes.

Comme solution à un retour définitif de la paix et à une réconciliation vraie le FORSCI propose :

1-    Une loi d'amnistie générale qui favoriserait la libération de tous les détenus politiques, le retour définitif et sécurisé des exilés ;

2-    Des concertations politiques courageuses et directes du Président Alassane Ouattara avec toute l’opposition, même les branches dites dissidentes des partis politiques, car la réalité c’est que ces prétendus dissidents ont de l’audience sur le terrain, notamment le FPI de Sangaré Abou Drahamane.

3-    Des concertations sociales organisées avec toutes les composantes de la société civile (chefferies traditionnelles, organisations religieuses, confédérations syndicales et les faitières de la société civile)

4-    S’appuyer sur des hommes de réconciliation : Il s’agit des Doyens de la scène politique ivoirienne qui connaissent les dossiers et à qui les événements de la vie ont appris la sagesse. Ce sont des personnes qui connaissent mieux les acteurs, les intérêts en présence, les secrets d’Etat et qui peuvent regarder chaque acteur dans les yeux et lui dire ses vérités. Ce sont surtout des personnes qui connaissent le contexte dans lequel tous les problèmes se sont posés et qui savent comment faire des compensations ou organiser des compromis. Ce sont en l’occurrence Le premier Ministre Seydou Elimane Diarra, Son Excellence Essi Amara pour ne citer que ceux-là. Certaines de ces personnes sont actuellement en prison ou en exil ; il faudrait les libérer afin qu’elles jouent leur rôle. Nous estimons, en effet, que quelqu’un qui a obtenu 46% des suffrages à la présidentielle est un acteur incontournable de la réconciliation, car à priori, 46% de la population lui est acquis et ne saurait participer pleinement à la réconciliation tant qu’il est détenu sans preuves. Depuis le début de son procès, les témoins à charge qui se succèdent le décharge curieusement. Une loi d’amnistie mettrait fin à cette comédie pour que nous puissions travailler à la réconciliation véritable des fils et des filles de ce pays.

Nous tenons à saluer au passage la justice ivoirienne qui a courageusement acquitté l’ex première Dame, Madame Simone Ehivet Gbagbo, pour les charges de crimes contre l’humanité.

  1. 4.     PLAN D’ACTION A COURT ET MOYEN TERME

Lorsque les politiciens ne jouent pas franc jeu, c’est le peuple qui en pâti. C’est pour cela que sans faux fuyant, le FORSCI se propose de :

-         Soumettre au Gouvernement un projet sur la réconciliation nationale

-         Créer en son sein des commissions de veille sur toutes les questions pour contribuer à l’amélioration des politiques gouvernementales

-         Former les populations afin d’éveiller leurs consciences à leur rôle citoyen,

-         Participer à une meilleure structuration de la société civile,

-         Contribuer au développement en montant des projets pour améliorer les conditions de vie des populations

-         Créer des observatoires sur les questions d’intérêt pour mieux suivre l’action gouvernementale et apporter sa contribution

 

2020 est plus proche qu’on ne le croit. Nous le peuple, allons-nous lever pour défendre notre quiétude et nos intérêts contre ceux des politiciens véreux, car nous ne voulons plus payer pour leurs ambitions égoïstes. Le peuple ivoirien a assez souffert, il faut donc anticiper pour faire en sorte que tout se passe sans conflit en 2020.

 

 

  1. 5.     CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En conclusion, nous invitons :

  • Ø Le Gouvernement à analyser objectivement nos propositions et accepter avec humilité de mettre en œuvre nos propositions, dans l’intérêt supérieur du peuple
  • Ø Les politiciens à composer désormais avec le FORSCI, parce que nous allons nous lever désormais pour dénoncer toute décision ou action allant à l’encontre des intérêts du peuple, et ce, par tous les moyens démocratiques
  • Ø Le peuple à s’approprier ce nouvel instrument qu’est le FORSCI, pour définir sa voie et la faire prendre en compte par les politiciens, pour devenir une société civile responsable qui a son mot dire dans le débat sociopolitique.

 

Vive le FORSCI pour une société civile responsable !

Vive la Côte-d'Ivoire !

Que DIEU se souvienne toujours de la Côte-d’Ivoire.

9 mai 2017

CÔTE D'IVOIRE: DECLARATION DU FORSCI SUR LES NOUVEAUX TEXTES DE LOI SUR LA PRESSE

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Deux importantes lois ont fait l’objet d’amendements par l’assemblée nationale le vendredi 5 mai 2017. Il s’agit de la loi n°2004-643 du 14 décembre 2004 portant Régime juridique de la Presse et de la loi n°2004-644 du 14 décembre 2004 portant Régime juridique de la Communication audiovisuelle.

Ces deux nouveaux textes sur les médias ivoiriens et la profession de Journaliste et de Professionnel de la Communication en Côte d’Ivoire, adoptés en commission par les députés, porte en eux-mêmes plusieurs dispositions attentatoires à la liberté de la presse mais également mettent en péril la paix et la stabilité sociale.

La dépénalisation des délits de presse a été adoptée par le gouvernement précédent, afin de permettre aux journalistes d'exercer leur profession sans pression.

13 ans après l’adoption de cette loi, nous constatons un recul démocratique en matière des droits de l'homme et du citoyen en côte d'Ivoire.

Outre les atteintes graves aux droits de l'homme dénoncées par les organisations des droits de l'homme eu égard aux centaines de prisonniers politiques détenus sans jugement, l'embastillement de l'opposition par la répression de toute manifestation pacifique, nous assistons à présent et la caporalisation des médias d'état, instituant de facto une justice partiale, le bâillonnement de la presse porte une entorse grave à la démocratie.

En tant que Société Civile, nous FORSCI (Forum des Organisations de la Société Civile Ivoirienne),

Dénonçons le caractère liberticide et gravement attentatoire à la liberté d'expression et à la liberté de la presse de ces deux lois.

De façon concrète, pour ce qui est de la loi sur la communication audiovisuelle l'article 3 est un permis à la censure. En effet, alors que le premier alinéa de cet article proclame que "la communication audiovisuelle est libre", l'alinéa suivant énonce quinze(15) cas dans lesquels cette liberté peut être restreinte. Il s'agit entre autres de formules «fourre-tout» et « passe-partout », à savoir le " non-respect des institutions de la république, de l'atteinte à la souveraineté nationale, de la violation du secret d'Etat, de l'atteinte à la défense nationale, de l'atteinte à la liberté, du non-respect des exigences de service publique".

Dans ces conditions, il suffira de dénoncer le rattrapage ethnique qui est une réalité reconnue par le chef de l'État lui-même, pour parler d'incitation à la haine ethnique ou même de dénoncer l'incivisme dû au phénomène des "microbes" pour parler d'incitation à la violence. Ce faisant, le législateur introduit dans le corpus législatif des concepts mouvants qui n’ont de sens que leur imprécision afin d’ouvrir l’opportunité d’épingler et de casser à tout moment les journalistes les plus audacieux.

Nous dénonçons également la surreprésentation de l'exécutif au sein de l'organe de régulation, notamment la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Ce déséquilibre de représentation peut impacter indépendance de cette institution. A titre de comparaison, alors que l'exécutif n'a que deux représentants au Conseil National de la Presse (CNP), l'organe de régulation de la presse écrite et numérique, ils sont six(06) représentants du président de la république et du gouvernement au sein de la HACA. Et si on y ajoute le représentant du conseil économique et social, celui de la magistrature et de l'assemblée nationale, ce sont au total neuf(09) membres sur treize(13), qui sont redevables au gouvernement.

En ce qui concerne la loi sur la presse écrite, nous dénonçons l'article 90 qui prévoit une peine d'emprisonnement de un à cinq ans, alors que l'article 89 du même texte dit clairement que la peine privative de liberté est exclue. Nous interrogeons ce paradoxe, sans y trouver de réponse cohérente.

Nous dénonçons aussi l'article 99 de la loi qui dit qu'un journaliste peut être accusé de diffamation si les faits dont il parle « mêmes vrais » se rapportent à la vie privée, à une affaire vieille de plus de dix ans ou sont relatifs à un fait amnistié. Ces dispositions contreviennent au caractère impersonnel de la loi et semblent tailler sur mesure pour mettre à l’abri des critiques  des journalistes une catégorie de personnes. C'est un non-sens : Où commence et où s’arrête la vie privée d’une personnalité publique ? Les journalistes n’ont-ils plus le droit de situer le contexte historique des faits qu’ils évoquent ?

Nous dénonçons également la lourdeur des amendes pécuniaires qui, si elles sont appliquées, conduiront à l’assassinat programmé des entreprises de presse.

Plus grave, ces nouvelles lois conduisent à des reculs inacceptables des acquis sociaux. En effet les entreprises de presse ont l’obligation d’aligner les traitements salariaux des journalistes sur les indices de la convention collectives. Cette disposition a été retirée, exposant ainsi les journalistes à la précarité et à la mendicité en même temps qu’il est exigé d’eux de faire preuve de professionnalisme.

Nous saisissons l’occasion de rappeler que la liberté d'expression est la première règle élémentaire d'un état respectueux des principes démocratiques. Elle se définit comme le droit pour toute personne de penser comme elle le souhaite et de pouvoir exprimer ses opinions par tous les moyens qu'elle juge opportun, dans les domaines de la politique, de la philosophie, de la religion, de la morale, etc.

Considérée comme une liberté fondamentale, la liberté d'expression est inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, en son article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

La liberté d'expression a comme corollaire la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté de réunion, la liberté de manifestation mais aussi le respect d'autrui.

Elle est souvent restreinte par certaines conditions particulières qui interdisent l'incitation à la haine raciale, nationale ou religieuse ou l'appel à la violence physique contre les individus. Il en est de même pour la diffamation, la calomnie, le négationnisme, l'atteinte à la propriété intellectuelle, l'atteinte au secret professionnel.

 

Par conséquent, le FORSCI tire la sonnette d'alarme et interpelle la communauté nationale et internationale, l’association « REPORTERS SANS FRONTIERE » et toutes les organisations de défense des droits de l’homme pour des réactions de rejet de ces nouvelles lois, demande instamment au gouvernement de retirer sans autre forme de procès ces textes, susceptibles de conduire pernicieusement toute la presse privée au silence et de faire reculer gravement la démocratie.

 

Le FORSCI, la Voie du Peuple.

Fait à Abidjan le, 08 Mai 2017

 

La Présidente

Pulchérie GBALET

 

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9 mai 2017

INTERVIEW EXCLUSIVE D EDITH GBALET Pulcherie Pdte du FORSCI: Le FORSCI est venu pour eveiller les consciences...

CETTE PREMIERE INTERVEW EXCLUSIVE  EST A LIRE ET A PARTAGER PARTOUT EN CI ET EN AFRIQUE POUR PRENDRE LA MESURE DU COMBAT QUI SERA MENE TRES BIENTOT CONTRE LA DICTATURE DE OUATTARA

AFRIKANEWSGROUP : Madame la présidente vous venez de mettre sur pied le FORSCI une grande  coalition de lutte de la société civile ivoirienne.  Pouvez vous présenter le leader que vous êtes et surtout vos objectifs dans cette coalition ?

GBALET PULCHERIE E :

Je suis GBALET Pulchérie Edith, célibataire, trois (3) enfants.

Sociologue au Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD),

4ème SGA chargée de la formation et l’organisation à la Confédération Ivoirienne des Syndicats libres (CISL-DIGNITE)

Je suis une femme engagée non féministe parce que j’estime que c’est un complexe malsain, mais je suis pour la lutte pour des droits de la femme en tant qu’acteur de la société, qui ne vont pas à l’encontre des principes religieux et moraux.

Les objectifs du FORSCI se résument en 3 principaux points :

  • Poser les vrais problèmes de la société ivoirienne et lutter pour leur résolution ;
  • Eveiller la conscience de la société civile ivoirienne, afin de l’emmener à prendre ses responsabilités ;
  • Former la société civile ivoirienne, l’aider à mieux se structurer et à contribuer au développement.

Sinon, nos objectifs statutaires sont exposés dans mon discours de lancement en pièce jointe.

AFRIKANEWSGROUP Qu’est ce que vous pouvez dire aux ivoiriens et africains qui ont vu de loin votre inauguration mais qui sans vous connaitre personnellement  mais voyant les organisations fondatrices  ont un espoir réel en vous ? Ont il raison d’espérer que leurs combat ira de lavant avec le FORSCI  qui se veut désormais le fer de lance de la société civile ivoirienne a l’instar d’autres structures africaines telles  YEN A MARRE au Sénégal et au Burkina  avec le Balai National?

 

GBALET PULCHERIE E :

Merci pour cette question.

Je demande à ces personnes de croire en nous car nous sommes déterminés à montrer la voie au peuple et à porter la voix du peuple sans faux fuyant et sans gant, parce que la société civile ivoirienne a longtemps été instrumentalisée par les politiciens et nous venons pour mettre fin à cela.

Nous leur demandons donc de nous faire confiance, de nous apporter leur contribution afin qu’ensemble nous travaillions à l’émergence d’une vraie société civile ivoirienne responsable de dynamique.

Je salue au passage les responsables de « y en a marre » au Sénégal et ceux du « balai citoyen » au Burkina à qui nous comptons rendre une visite d’études afin de bénéficier de leur expérience et partager nos ambitions.

AFRIKANEWSGROUP : Au vu des nombreux problèmes des travailleurs fonctionnaires des élèves et étudiants, des problèmes des souscripteurs et ceux lies a la gouvernance tant décriée de ce gouvernement en place et face a la misère grandissante en CI  que comptez vous faire ? Sinon  des votre création quelle est votre combat prioritaire sinon vos chantiers urgents et quel engagement prenez vous avec le peuple ivoirien ?

GBALET PULCHERIE E. :

Nous comptons nous battre pour faire entendre la voix du peuple. Nous allons faire des déclarations, entreprendre des négociations et des palidoyers, mais si on nous y oblige, organiser des manifestations pacifiques qui ne sortiront jamais du cadre démocratique.

Mis à part l’implantation du FORSCI qui constitue une urgence pour être au fait en temps réel de tout ce qui se passe dans le pays, nos chantiers à court terme s’articulent pour l’instant autour de quatre points :

  • Poser le problème de la famille Boundy qui a été expropriée par l’Etat au profit d’un opérateur économique libanais. Aujourd’hui la veuve Boundy et ses enfants dorment à la belle étoile. C’est une injustice inqualifiable !
  • Malgré la cherté de la vie qui prévaut et la grogne des ivoiriens contre l’augmentation du coût de l’électricité, le Gouvernement vient d’annoncer une autre augmentation de 3% qui prendra effet le 1er juillet 2017. Défiance ou indifférence ? Quoi qu’il en soit, il trouvera le peuple sur son chemin ! C’est franchement inadmissible que dans le contexte actuel, le peuple subisse une autre augmentation !
  • Les sociétés de pompes funèbres sont actuellement en difficultés parce qu’on voudrait les fermer au profit de Ivoire Sépulture (IVOSEP), dont les coûts ne sont pas à la portée de l’ivoirien moyen, encore moins le pauvre. Sommes-nous dans une économie libérale ou pas ? Après avoir promis des emplois aux ivoiriens, est-ce en fermant 211 entreprises des pompes funèbres que le Gouvernement y arrivera ? Soyons sérieux ! Les ivoiriens ont besoin des services de ces entreprises qui sont à la portée de leur bourse. Les ivoiriens ont besoin des emplois que génèrent ces entreprises. Et quand on sait que la taille moyenne d’une famille ivoirienne est de 5 personnes par ménage, et que chacune de ces entreprises emploient au moins 5 personnes, cela fera 5275 personnes qu’on jette à la pauvreté.
  • 2020 n’étant plus loin, le problème de la réconciliation doit être pris à bras le corps, alors que le Gouvernement ruse avec cette question. Toutes les structures qui ont été créées dans ce cadre n’ont soit pas fonctionner correctement, soit leurs résultats n’ont pas été exploités. Par ailleurs, autant il y a deux poids deux mesures au niveau du jugement des acteurs de la crise post-électorale car on ne juge qu’un seul camp, autant au niveau de l’indemnisation des victimes, on ne prend en compte que les victimes d’un seul camp. Veut-on réellement aller à la réconciliation dans un tel contexte ? En outre, l’opposition significative est ignorée et même brimée au profit d’une opposition sur mesure. C’est franchement ridicule que ce soit le Gouvernement qui nomme un chef de file de l’opposition avec rang de Ministre d’Etat. Si on ne regarde pas les réalités en face, comment peut-on arriver à la réconciliation ? L’Etat nie l’existence de prisonniers politiques, des millions d’ivoiriens sont en exil et il n’y a pas de liberté d’expression. Le tableau est trop sombre. Si nous ne faisons rien pour que les conditions d’une vraie réconciliation soient réunies avant 2020, c’est encore le peuple qui va subir une autre crise post-électorale qui pourrait dégénérer en guerre civile. Nous disons qu’il faut que l’Etat affronte courageusement la question en mettant à contribution ceux qui peuvent réconcilier les ivoiriens, notamment le Président Laurent Gbagbo, la vraie opposition et toutes les personnalités expérimentées de ce pays. Franchement une loi d’amnistie générale serait salutaire.

Evidemment selon l’actualité d’autres points pourraient se dégager.

AFRIKANEWSGROUP : Vous-mêmes venant de la grande Centrale syndicale DIGNITE on ne peut parlez avec vous sans évoquer le nom du General MAHAN GAHE et son combat pour les travailleurs ivoiriens. Quelle est la plus importante leçon que vous avez apprise auprès de lui et ce que vous comptez faire pour que la flamme du combat qu’il a allumée reste vivace jusqu’à la victoire ?

GBALET PULCHERIE E :

Avant de répondre à cette question, je voudrais rendre un vibrant hommage à cet homme de conviction qui a été injustement accusé, maltraité et tué par le régime Ouattarra. Que son âme repose en paix car Dieu est un Dieu de justice.

Ce que j’ai appris de cet homme, c’est la capacité à assumer ses convictions, à dire les choses comme elles sont et à affronter le mal pour le vaincre.

La flamme de son combat restera allumée et vivace parce-qu’il a formé plusieurs personnes qui ont épousé son esprit et son combat. Cette flamme restera allumée et vivace parce que ses héritiers travaillent à l’unité et la solidarité dans le combat syndical. Vous constaterez vous-même que de toutes les premières confédérations syndicales, seule DIGNITE n’est pas déchirée par des divisions. A DIGNITE, nous défendons et assumons le droit syndical avec dignité et loyauté. En tant que membre du comité exécutif je contribue à maintenir cette flamme allumée et vivace en assumant mes responsabilités et discutant franchement avec les premiers responsables dans un esprit constructif.

AFRIKANEWSGROUP : Le combat que vous menez en CI en tant que societe civile a toujours eu de l’impact sur les pays environnants surtout depuis la guerre que votre pays a connu. Aujourd’hui avec les nombreux prisonniers politiques et les dizaines de milliers d’exilés et refugies politiques ivoiriens disperses a travers l’Afrique et le monde, avez-vous des  messages a leur endroit dune part et d’autres envers les africains et surtout les panafricains qui croient que l heure est venue pour que les peuples africains soient unis pour vaincre la misère et les dictatures ?

 

GBALET PULCHERIE E :

A nos frères prisonniers politiques, je demanderai de s’armer de courage parce le FORSCI se battra pour eux, mais par-dessus tout la justice divine est à l’œuvre pour les libérer.

A nos frères exilés, je dirais de tenir bon car la fin est proche. Ils ne souffriront pas indéfiniment. Le FORSCI s’engage à leurs côtés et viendra bientôt vers eux pour communiquer sur leurs problèmes et lutter pour leur cause.

A nos frères africains et panafricains, le temps est vraiment venu de nous lever pour l’Afrique, de nous unir pour lutter pour notre indépendance véritable. Nous devons nous départir des intérêts égoïstes pour regarder l’intérêt de notre continent et susciter une nouvelle génération de dirigeants capables de mener solidairement ce combat contre l’impérialisme persistant de l’occident. Au-delà des politiciens nous devons travailler à l’émergence d’une société civile responsable qui soit capable de recadrer les politiciens véreux et si nécessaire les pousser hors du jeu politique, car ils n’ont pas le droit de jouer avec nous ni avec l’avenir des générations futures.

AFRIKANEWSGROUP : Madame la présidente de la FORSCI pourquoi pensez que vous que vous la personne indiquée pour diriger le si grand combat des ivoiriens et non un homme comme certaines personnes le disent déjà sous cape ?

 GBALET PULCHERIE E :

Vous savez, moi j’ai dépassé ce débat. C’est une question de capacité et de ténacité, pas de sexe ou de genre. Je ne me suis pas imposée, j’ai été librement portée à la tête du FORSCI par des hommes eux-mêmes.

AFRIKANEWSGROUP : Quel est votre mot de la fin ?

GBALET PULCHERIE E :

Je voudrais sincèrement remercier Afrinewsgoup de nous avoir donné l’opportunité de nous exprimer et lancer un appel :

Au Gouvernement ivoirien, je demande de voir le FORSCI comme un partenaire qui lui donnera le poul réel de la société ivoirienne et qui l’aidera à affronter les attentes des populations. Il est important de créer les conditions de la démocratie car régner par la terreur finit par libérer le peuple. Il y a à peine 2 ans, personne n’aurait imaginer le peuple ivoirien entrain de manifester contre la hausse de l’électricité, ni les fonctionnaires entrain de faire une grève générale, encore moins une structure comme le FORSCI se créer. Les temps ont changé, il faut que le Gouvernement soit attentif à ses changements pour assumer sa part de responsabilité. On veut nous faire croire que tout va bien mais c’est un discours qui peut distraire l’extérieur mais pas ceux qui vivent au quotidien en Côte d’Ivoire. Il est temps de faire une autocritique courageuse dans l’intérêt du peuple sans qui vous n’êtes rien.

Aux ivoiriens de s’approprier le FORSCI dans leurs propres intérêts car ce ne sont pas les politiciens qui feront leur bonheur, mais c’est à eux-mêmes de travailler à cela. Le FORSCI sera toujours là pour dire la vérité et réclamer leurs droits quel que soit le pouvoir en place, mais le FORSCI s’engage également à les former pour les rendre plus forts et responsables.

A nos frères africains, nous devrions organiser la lutte en créant un réseau des organisations de la société civile engagées, afin de partager nos expériences, de définir ensemble une vision et de travailler ensemble à l’avènement d’une Afrique libre et responsable.

Je vous remercie.

AFRIKANEWSGROUP : C’est nous qui vous remercions et vous encourageons dans ce noble combat .

 

Interview realisee par Charles Malone MAYOMO

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