Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA VOIE DU PEUPLE
9 mai 2017

CÔTE D'IVOIRE: CONFERENCE DE PRESSE POUR LE LANCEMENT DU FORUM DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE (FORSCI)

photo_5005_17549942

Messieurs......

Messieurs......

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Chers amis et partenaires de la Presse ;

 

  1. 1.     CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA NAISSANCE DU FORSCI.

Depuis le 24 Décembre 1999, la Côte d’Ivoire notre pays traverse d'incessantes crises institutionnelles, politiques et militaires ; lesquelles crises ont fini par la plonger dans une instabilité chronique. Ce qui, à n'en point douter, a négativement impacté les différents compartiments de la vie politique, économique et sociale, et par conséquent la vie de tous les citoyens.

L'illustration la plus perceptible et tangible est l'incivisme aggravé, l'impunité sous toutes ces ses formes, l'opacité manifeste dans le mode de passation des marchés publiques, la paupérisation généralisée due à la cherté de la vie, la prévarication et l'indice quasi invariable de la courbe de corruption, l’insécurité sous toutes ses formes, les agressions à ciel ouvert des groupes de personnes qui se surnomment eux-mêmes « les microbes », créant ainsi, un déficit de confiance entre le citoyen lambda et les pouvoirs publics.

Face à l'accumulation de diverses frustrations qui mettent en mal la cohésion nationale, la société civile est restée timorée, inopérante. Elle n'a eu à intervenir que de façon épisodique et sporadique. Ce qui n’est pas normal car c’est le peuple qui paye le lourd tribu de ce sombre tableau.

C'est dans ce contexte que s'inscrit la création de cette nouvelle plateforme de la société civile.

Le Forum des organisations de la société civile ivoirienne, en abrégé FORSCI, se propose d'être une société civile responsable, le porte-voix du peuple, celui qui répond à ses attentes et qui défend valablement ses droits en même temps que ses devoirs. Car la démocratie, comme projet sans cesse à construire, implique la protection des citoyens car la vie est le bien le plus précieux de tous les biens, la liberté d’opinion, le respect des droits des minorités, la confrontation pacifique des intérêts et donc la liberté d’organisation, l’État de droit, la responsabilité des gouvernants, etc.

Cela suppose pouvoirs et contre-pouvoirs, donc un espace libre, celui de la société civile forte, indépendante du pouvoir de l’État et de tout autre pouvoir pouvant compromettre ses droits.

L’édification de cette société civile digne de ce nom dans notre pays est donc au cœur de tout processus de démocratisation. Il est donc nécessaire de la créer et la maintenir dans le débat sociopolitique, non pas comme un parti d’opposition, ce qui l'éloignerait de son rôle premier, mais un partenaire pour être au fait des réalités du peuple en vue de donner des orientations aux gouvernants de façon efficace et durable.

Le FORSCI se propose donc d’être la conscience du peuple pour rappeler à l’ordre tous ceux qui porteront atteinte aux intérêts du peuple, mais aussi pour former le peuple à la reconnaissance de ces droits et à agir de façon responsable face à tout ce qui menace sa quiétude et sa vie.

Le FORSCI se propose donc la conscience du peuple pour rappeler à l’ordre tous ceux qui porteront atteinte aux intérêts du peuple, mais aussi pour former le peuple à la reconnaissance de ces droits et à agir de façon responsable face à tout ce qui menace sa quiétude et sa vie

  1. 2.     OBJECTIFS DE NOTRE FORUM.

Le FORSCI a pour objectifs principaux de :

ü Contribuer au renforcement du dialogue social et de la démocratie ;

ü Constituer un cadre d’échange, de concertation et de mutualisation des énergies des organisations de la société civile;

ü Assister les organisations de la société civile dans le cadre du renforcement des capacités et de leurs expertises sectorielles ou thématiques ;

ü Mener des actions de sensibilisation, de lobbying et de monitoring dans la mise en œuvre des politiques publiques ;

ü Réunir les conditions de formation sur les droits de l’homme en général ;

ü Participer à l’élaboration des politiques publiques ainsi qu’à leur suivi et évaluation ;

ü Coordonner la mise en œuvre des actions de contrôle citoyen de l’action publique aux niveaux sectoriels ;

ü Favoriser l’échange d’expériences et les bonnes pratiques en matière de gouvernance des OSC ;

ü Favoriser la coopération et le partenariat entre les OSC nationales et leurs homologues au niveau  sous régional et international sur des questions spécifiques qui requièrent une approche transfrontalière ;

ü Promouvoir le partenariat entre les OSC nationales et les Partenaires Techniques et Financiers.

 

  1. 3.     DOMAINES DES ACTIONS A MENER PAR LE FORSCI.

 

3.1/ Au plan civique et moral :

En plus de la dégradation morale de la société qui n’est plus à présenter, des questions d’éducation fondamentales méritent qu’on s’y attarde, car elles sont la base de la stabilité sociale, notamment l’incivisme caractérisé, l’impunité et la mauvaise gouvernance.

L'INCIVISME COMME FACTEUR ENDOGÈNE DES CRISES IVOIRIENNES

Qu'est-ce que l'incivisme ?

Le civisme, selon le dictionnaire Larousse (1990), désigne : «le respect du citoyen de la collectivité dans laquelle il vit, et ses conventions, dont notamment sa loi» Sous un autre angle, ce terme qui s’applique au respect de la « chose publique » et à l’affirmation personnelle, relève du respect d’autrui dans le cadre des rapports privés. A partir de cela, le civisme va désigner le respect, l’attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la collectivité dans laquelle il vit.

Si la définition traditionnelle de civilité renvoie à l’observation des convenances, bonnes manières en usage dans un pays, l’incivisme est l’absence ou le manque de civisme, un manque de respect pour la chose publique, ses représentants et ses représentations symboliques. C’est aussi l’état de ce qui concerne le mauvais citoyen dans son rôle dans la vie publique. Enfin, le citoyen incivique est aussi un individu qui n’est pas dévoué envers la collectivité et l’Etat. De manière spécifique, la notion d’«incivisme» se rapporte à des comportements irrévérencieux mettant à mal l’ordre social.

Lorsqu’une Nation se trouve à un tournant critique de son histoire, elle doit avec sérénité réunir ses filles et ses fils, pour se concerter et trouver une solution à ce qui constitue pour elle, un défi majeur pour la démocratie et le progrès économique, social et culturel qui ne peuvent se conjuguer avec l’incivisme.

L’incivisme, tout le monde en parle ; il est devenu le lot quotidien des ivoiriens. Que ce soit au niveau de la salubrité, du système scolaire, de la jeunesse et de la société ivoirienne en général, nous assistons à un incivisme aggravé. L'interdiction faite à un enseignant de sanctionner ou crier sur un élève a favorisé l'anarchie dans les établissements scolaires. Aujourd'hui, ce sont les élèves eux-mêmes qui décident de la date de leurs différents congés et vacances !!!

C'est ce laxisme et cette permissivité qui ont favorisé le phénomène des "microbes" une délinquance juvénile, prototype d'un incivisme inqualifiable. Néanmoins, avant d’exiger fort légitimement, que l’école assume sa part de mission d’éducation, les parents que nous sommes doivent préparer l’enfant à recevoir l’éducation scolaire. L’école, c’est d’abord un cadre de formation à la vie professionnelle avant d’être un cadre de formation à la vie civique et civile. La famille est le cadre par excellence, où se forgent les vertus de l’intégrité, de l’honneur, du courage, du respect de soi-même et des autres.

Sur le plan économique, l’éthique est reléguée aux calendes grecques .Le Refus de payer les impôts et autres taxes ou quand les uns et les autres veulent le faire c’est en minimisant le montant. Car aujourd’hui, le rêve de tout ivoirien est de s’enrichir à tous les prix, faisant ainsi le lit de la corruption généralisée.

Sur le plan du sanitaire public, l’on note des réticences face aux campagnes d’hygiène et de salubrité publique. Combien de fois n’avons-nous pas vu un ivoirien jeter ses ordures ménagères hors des poubelles ? ou encore des nuisances sonores diurnes et nocturnes de tout genre ?

Sur la route, les klaxons intempestifs, le non-respect du code, l'usage du téléphone au volant, la conduite sans permis de conduire, sont autant d'actes d'incivisme qui nous ont conduit subrepticement à cette situation alarmante certes, mais pas désespérée que nous connaissons aujourd’hui.

Le comble dans tout cela est que, tout se fait dans une impunité quasi généralisée.

 

L'IMPUNITÉ

Comme nous pouvons le constater tous, l'incivisme lorsqu'il n'est pas sanctionné engendre l'impunité.

L’impunité est l'absence de sanction, de punition, de châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer d'être mis en cause pour les fautes qu'il a commises, d'échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à son arrestation. Dans un tel cas de figure, la volonté politique des autorités est fondamentale. L’organisation de la lutte contre l’impunité doit être conçue par elles comme « un projet politique en ce qu’elle concerne le passé mais aussi détermine l’avenir ».

Ces dernières années, dans le souci de rendre la justice opérationnelle et crédible après la grave crise post-électorale que nous avons connue,  les autorités ivoiriennes ont décidé de sanctionner tous les auteurs de crimes graves, de crimes de guerre et crime contre l'humanité. Pour ce faire, le gouvernement avait mis en place deux(2) commissions d'enquête : la CNE (la commission nationale d'enquête) dirigée par Madame Colette Badjo qui a enquêté sur la période allant du 31 octobre 2010 au 15 mai 2011 et la CDVR (commission dialogue, vérité et réconciliation) dirigée par l'ancien premier ministre Charles Konan Banny. Cette dernière a enquêté sur la période allant de 1990 à 2011.

Il ressort des enquêtes de la CNE qu'il y a eu 1452 cas de violation à la vie imputables aux forces pro-Gbagbo et 727 cas aux Frci (forces pro- Ouattara).la CDVR a elle aussi fait part de cas de violations graves d'atteinte aux droits de l'homme.

La conclusion que nous pouvons tirer de ces enquêtes, est qu'il y a eu tueries dans les deux camps. Ce qui revient à dire que la responsabilité est partagée. La lutte contre l'impunité voudrait qu'on poursuive tous les auteurs clairement identifiés par les différentes commissions, quel que soit leur camp. Malheureusement, les grosses attentes placées en notre justice n'ont pas été à la hauteur de nos espérances. Jusque-là, on ne fait que mener la politique d'une justice à double vitesse, sanctionnant un camp et ménageant l'autre. Ce qui fait de notre justice une justice sélective, parfois même aux ordres. Plusieurs détenus dont les dossiers sont en souffrance depuis près de 5 ans sont en attente de jugement.

L'Ivoirien lambda, au regard de ce qui se passe, n'a plus confiance en sa justice.

Le concept de tolérance Zéro prôné contre le grand banditisme est devenu un simple slogan. Malgré la présence du CCDO dans les points stratégiques de la ville d'Abidjan, « les microbes » agissent en toute sérénité, troublant quotidiennement la quiétude des populations. Ces enfants, armés d’armes blanches et parfois d’armes à feu, s’en prennent à des quartiers entiers, dépouillant et tuant à leur passage d’honnêtes citoyens, pris au piège, dans leurs funestes opérations. Et cela n’émeut personne, car aucune mesure de sécurité ni aucune enquête n’est menée à l’effet d’endiguer ce fléau.

Les problèmes d'insécurité, de racket et de corruption continuent malheureusement de miner la vie sociale et l'économie.

Des mesures importantes doivent être prises par l'ensemble du gouvernement, et en particulier par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et le ministre délégué à la défense pour faire en sorte que tous les actes répréhensibles qui sont constatés et posés par les personnels de ces grands ministères, soient sanctionnés. Les mesures prises jusque-là, se sont avérées improductives. Quelles seront les prochaines mesures et dans quel délai devront-elles produire des effets sur le terrain ? Nul ne le sait

Les différentes mutineries qui se sont succédées ces derniers temps sans que les auteurs de défiance à l'autorité de l'état n'en soient inquiétés renfoncent  davantage cette culture de l'impunité, qui à notre sens est restée un vœu pieux.

Le non-respect de la légalité produit des atteintes aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que des régimes oppressifs et des conflits. La LUTTE CONTRE L'IMPUNITÉ constituera notre cheval de bataille. C'est pourquoi nous souscrivons à la Déclaration Universelle des droits de l'homme, sur l’état de droit au niveau national, afin que tout manquement en matière d'atteintes flagrantes aux droits de l’homme ne reste pas impuni.

 

Par ailleurs, nous condamnons avec la dernière énergie l’intervention des forces de police sur les campus universitaires. Les organisations de défense des droits de l’homme disent qu’il y a eu viol d’étudiantes commis par ces forces de police, alors que le Gouvernement affirme le contraire mais ne commet aucune commission d’enquête afin d’établir la vérité.

 

3.2/ Au plan socioéconomique :

Au plan socioéconomique, les dernières augmentations du prix de l’eau et surtout celui de l’électricité, venant ainsi s’ajouter à la flambée généralisée du prix des denrées de première nécessité, font de la Côte d’Ivoire un pays de plus en plus tyrannique. L’augmentation des salaires ne suivant pas celle des prix des produits de première nécessité.

Comme si cela ne suffisait pas, les populations subissent de fréquentes coupures, non seulement d’eau, mais aussi et surtout d’électricité, susceptibles de détériorer leurs appareils électroménagers.

A qui profite ces augmentations anarchiques et généralisées du prix de tous les biens et services ?

Certainement pas au peuple qui en est victime ! Après les élections les politiciens oublient toutes leurs promesses électorales et se transforment en bourreaux. Nous disons que nous ne voulons plus être instrumentalisés et nous y travaillerons !

Que dire de la flambée des prix des loyers ?

Le Gouvernement assiste impuissant au diktat des propriétaires de bâtiments qui fixent des loyers au gré de leur humeurs et besoins, rendant ainsi difficile l’accès au logement. Le programme de logements sociaux sensés soulager les populations piétine, par la faute du Gouvernement qui a non seulement attribuer des marchés à des sociétés qui n’ont pas toutes les compétences requises, mais le gouvernement lui-même ne respecte pas sa part de responsabilité. Certains promoteurs immobiliers sérieux ont fini des tranches de maisons mais le Gouvernement tarde à réaliser les VRD, rendant ces cités inhabitables.

Un autre problème crucial, est celui de l’emploi.

La rareté de l’emploi qui crée un chômage rampant au niveau des jeunes diplômés dont le nombre ne cesse de croître de jour en jour, constitue une menace pour la stabilité et le développement durable de la Côte d’Ivoire. Cette menace est d’autant plus grande que l’organisation des concours d’entrée à la Fonction Publique n’est plus systématique comme auparavant, alors que chaque année, de nombreux diplômés sortis des grandes écoles et des universités, viennent agrandir le lot de ceux qui existent déjà.

Et jusqu’à ce jour, l’Etat n’a pas encore trouvé de mesures palliatives pour résorber ou pour faire résorber ce chômage grandissant. La question de l’emploi reste donc entière, d’autant plus les différentes crises ont engendré la fermeture de plusieurs entreprises, tandis que certaines ont procédé à licenciement collectifs.

Dans le même sens, les rares chantiers qui se créent, sont octroyés aux entrepreneurs non nationaux employant eux aussi des salariés non nationaux, au détriment des ivoiriens.

 

Par ailleurs, au nom de la politique de réinsertion et du rattrapage, des recrutements massifs sont toujours opérés sans concours dans toute l’Administration Publique, notamment dans les établissements pénitentiaires, la police nationale, les eaux et forêts, la douane et les autres régies financières.

 

Le constat général est qu’il existe un problème de gouvernance généralisé.

LA BONNE GOUVERNANCE, UNE NECESSITE

Dans le cadre d’un environnement politique et institutionnel respectueux des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’État de droit, la bonne gestion des affaires publiques se définit comme la gestion transparente et responsable des ressources humaines, naturelles, économiques et financières en vue du développement équitable et durable. Elle implique des procédures de prise de décision claires au niveau des pouvoirs publics, des institutions transparentes et soumises à l’obligation de rendre compte, la primauté du droit dans la gestion et la répartition des ressources, et le renforcement des capacités pour l’élaboration et la mise en œuvre de mesures visant en particulier la prévention et la lutte contre la corruption. C'est ce qu'on appelle la " bonne gouvernance ". Elle suppose une vision décentrée du pouvoir.

Certes des progrès ont été accomplis en matière de bonne gouvernance, mais beaucoup reste à faire.

En Côte-d'Ivoire, en plus de l'inspection générale, nous avons une Haute Autorité pour la Bonne gouvernance. Malheureusement la communication n'est pas assez faite sur cette structure étatique, afin que la puisse être suffisamment éclairée sur ses prérogatives. Le constat que nous dégageons est que le pouvoir n'est pas suffisamment décentralisé. Ce qui rend la gestion des affaires opaques. Comme exemple patent, nous pourrons citer le mode d'attribution ou de passation des marchés. La logique voudrait que l'État favorise la concurrence par un appel d'offre. Ces derniers temps, les marchés attribués par l'État à des soumissionnaires ont été faits de gré à gré. Dans l’entendement populaire, un marché passé par entente directe communément appelé marché de gré à gré cache souvent une nébuleuse. Les marchés par entente directe ne favorisent pas la concurrence entre les soumissionnaires et certains en profitent pour enrichir des proches ou des amis. Et pourtant, il existe une autorité de régulation des marchés publics.

Le concept de bonne gouvernance suppose par ailleurs une redistribution équitable des richesses. Malgré une croissance à deux chiffres, les populations ne ressentent pas les fruits de la croissance. Car l'argent manque cruellement. Et on nous offre la rhétorique selon laquelle l'argent se fait rare parce qu'il <<travaille>>. Selon une étude gouvernementale, le niveau de pauvreté reste toujours élevé surtout en zone rurale où il est proche de 60% contre 35% en zone urbaine. La réduction du prix des produits agricoles en l'occurrence celui du cacao qui est passé de 1100 à 700f aujourd'hui, la baisse drastique du kg de l'hévéa accentuent la paupérisation de la masse. La Bonne gouvernance implique une saine politique de planification et développement afin que chaque citoyen bénéficie véritablement des fruits de la croissance.

Il n'existe pas jusqu'à présent de forces sociales suffisamment structurées, capables de contraindre les pouvoirs publiques à inventer les piliers d'un minimum de politique sociale alternative. C'est ce à quoi va s'atteler le FORSCI.

 

3.3/ Au plan politique :

Là aussi, il y a beaucoup à dire, mais nous allons nous en tenir à l’essentiel, notamment la réconciliation nationale. 2020 n’est pas loin et pourtant de graves atteintes aux libertés continuent de plomber la réconciliation nationale qui est beaucoup plus un slogan qu’autre chose.

Réconcilier, c'est rétablir des relations amicales entre des personnes brouillées par des différends. En somme, on réconcilie deux ou plusieurs parties. La question de la réconciliation est donc aussi une question d’inclusion et de justice. Il convient d’évaluer les forces en présence et les conditions de justice sans volonté d’exclusion car, la résolution d'un conflit ne saurait être envisagée en dehors du conflit lui-même : sa nature, ses causes, les personnes qui le vivent, le contexte dans lequel il se déroule.

En Côte-d'Ivoire, le processus de réconciliation est grippée. Car c'est à un seul camp qu'on attribue tous les crimes. Une grave crise post-électorale a opposé deux forces belligérantes: Les forces rebelles devenues FRCI se réclamant proches de M. Alassane Ouattara et les forces gouvernementales fidèles à M. Gbagbo Laurent. Au sortir de ce conflit militaro-politique, il est  dénombré officiellement trois milles (3000) morts de part et d'autre. Paradoxalement, il n'y a qu'un seul camp qui est voué aux gémonies. Plusieurs ivoiriens croupissent dans nos différentes prisons qui sont devenues de véritables mouroirs. Certains ont été déjà jugés, d'autres en attente de jugement depuis plus de 5 ans. Ce qui n’est pas normal. Et pourtant, lors de son discours du 1er mai dernier, le Président de la République lui-même a affirmé qu’il n’existe plus de prisonniers politiques en Côte-d’Ivoire. C’est très inquiétant venant de lui, car il est en principe le garant de la justice et de la sécurité du peuple. Si nous refusons de regarder la vérité en face comment arriverons-nous à résoudre les problèmes à la racine ?

Nous déplorons la détention prolongée d'un responsable de la société civile pour ses opinions. Il s'agit du Camarade Douyou Nicaise, connu sous le nom de Samba David. Que justice lui soit rendue après des années de détention préventive !!!

Si l’on doit entendre ici par justice le fait d’infliger une sanction légale à tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles contre un individu ou contre la société, pendant une période déterminée, cela paraît difficilement envisageable. Il s’agit d’une simple question de réalisme: le pouvoir d’Abidjan peut-il vraiment conduire devant la justice ceux-là même qui l’ont porté à la présidence de façon effective, et surtout sur qui repose encore en majeure partie la sécurité du pays ?

Sans remettre en cause la culpabilité des personnalités politiques et militaires proches de Gbagbo qui sont aux arrêts, il est toutefois permis de s’interroger sur la solidité des bases de la Réconciliation lorsque dans le même temps les principaux responsables politiques et militaires des FRCI, dont certains frappés officiellement par des sanctions internationales, sont nommés à de hautes fonctions au sein de la République. Une chose est certaine : La Réconciliation est en panne en Côte-d'Ivoire et c'est à juste titre que la justice ivoirienne est qualifiée de justice des vainqueurs. Dans un rapport remis au président ivoirien en août 2012, la CNE (La Commission Nationale d'enquête) a indexé des responsables de crimes graves commis pendant la crise, même chez ceux qui ont combattu de son côté. Lors d’une conférence de presse quelques jours avant le verdict des assises relatives à la crise post- électorale, le chef de l’Etat a renouvelé sa promesse qu’il n’y aurait pas d’exception et que tous les noms figurant dans ce rapport « devront répondre devant la justice » , ajoutant que « les interrogatoires ont d’ailleurs commencé » . Jusque-là pas d'évolution majeure.

Et quand d’aucuns plaident pour leur mise en liberté des prisonniers politiques, cette réplique est faite immédiatement : « réconciliation d’accord, mais pas d’impunité », pendant que les personnes de l’autre camp, dont la responsabilité a été aussi établie, sont en totale liberté.

Pourquoi cette impunité ? Cette situation n’est-elle pas de nature à renforcer dans la conscience collective, l’idée de justice des vainqueurs et à compromettre la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale ?

La paix ne signifie pas l'absence de guerre. La paix c'est la concorde civile, la tranquillité intérieure qui existe entre les familles et les personnes.

Comme solution à un retour définitif de la paix et à une réconciliation vraie le FORSCI propose :

1-    Une loi d'amnistie générale qui favoriserait la libération de tous les détenus politiques, le retour définitif et sécurisé des exilés ;

2-    Des concertations politiques courageuses et directes du Président Alassane Ouattara avec toute l’opposition, même les branches dites dissidentes des partis politiques, car la réalité c’est que ces prétendus dissidents ont de l’audience sur le terrain, notamment le FPI de Sangaré Abou Drahamane.

3-    Des concertations sociales organisées avec toutes les composantes de la société civile (chefferies traditionnelles, organisations religieuses, confédérations syndicales et les faitières de la société civile)

4-    S’appuyer sur des hommes de réconciliation : Il s’agit des Doyens de la scène politique ivoirienne qui connaissent les dossiers et à qui les événements de la vie ont appris la sagesse. Ce sont des personnes qui connaissent mieux les acteurs, les intérêts en présence, les secrets d’Etat et qui peuvent regarder chaque acteur dans les yeux et lui dire ses vérités. Ce sont surtout des personnes qui connaissent le contexte dans lequel tous les problèmes se sont posés et qui savent comment faire des compensations ou organiser des compromis. Ce sont en l’occurrence Le premier Ministre Seydou Elimane Diarra, Son Excellence Essi Amara pour ne citer que ceux-là. Certaines de ces personnes sont actuellement en prison ou en exil ; il faudrait les libérer afin qu’elles jouent leur rôle. Nous estimons, en effet, que quelqu’un qui a obtenu 46% des suffrages à la présidentielle est un acteur incontournable de la réconciliation, car à priori, 46% de la population lui est acquis et ne saurait participer pleinement à la réconciliation tant qu’il est détenu sans preuves. Depuis le début de son procès, les témoins à charge qui se succèdent le décharge curieusement. Une loi d’amnistie mettrait fin à cette comédie pour que nous puissions travailler à la réconciliation véritable des fils et des filles de ce pays.

Nous tenons à saluer au passage la justice ivoirienne qui a courageusement acquitté l’ex première Dame, Madame Simone Ehivet Gbagbo, pour les charges de crimes contre l’humanité.

  1. 4.     PLAN D’ACTION A COURT ET MOYEN TERME

Lorsque les politiciens ne jouent pas franc jeu, c’est le peuple qui en pâti. C’est pour cela que sans faux fuyant, le FORSCI se propose de :

-         Soumettre au Gouvernement un projet sur la réconciliation nationale

-         Créer en son sein des commissions de veille sur toutes les questions pour contribuer à l’amélioration des politiques gouvernementales

-         Former les populations afin d’éveiller leurs consciences à leur rôle citoyen,

-         Participer à une meilleure structuration de la société civile,

-         Contribuer au développement en montant des projets pour améliorer les conditions de vie des populations

-         Créer des observatoires sur les questions d’intérêt pour mieux suivre l’action gouvernementale et apporter sa contribution

 

2020 est plus proche qu’on ne le croit. Nous le peuple, allons-nous lever pour défendre notre quiétude et nos intérêts contre ceux des politiciens véreux, car nous ne voulons plus payer pour leurs ambitions égoïstes. Le peuple ivoirien a assez souffert, il faut donc anticiper pour faire en sorte que tout se passe sans conflit en 2020.

 

 

  1. 5.     CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En conclusion, nous invitons :

  • Ø Le Gouvernement à analyser objectivement nos propositions et accepter avec humilité de mettre en œuvre nos propositions, dans l’intérêt supérieur du peuple
  • Ø Les politiciens à composer désormais avec le FORSCI, parce que nous allons nous lever désormais pour dénoncer toute décision ou action allant à l’encontre des intérêts du peuple, et ce, par tous les moyens démocratiques
  • Ø Le peuple à s’approprier ce nouvel instrument qu’est le FORSCI, pour définir sa voie et la faire prendre en compte par les politiciens, pour devenir une société civile responsable qui a son mot dire dans le débat sociopolitique.

 

Vive le FORSCI pour une société civile responsable !

Vive la Côte-d'Ivoire !

Que DIEU se souvienne toujours de la Côte-d’Ivoire.

Publicité
Publicité
Commentaires
LA VOIE DU PEUPLE
  • FORSCI ( Forum des Organisations de la Société Civile Ivoirienne – Contact : 07 00 68 36 / 05 44 80 16 / 01 53 24 53 - forsci2017@gmail.com - Siège Social : Cocody-derrière la pharmacie Mermoz)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité